Sophie est une femme comme les autres. Souriante, toujours prête à rendre service, elle a un visage de petite poupée. A tout juste trente ans, cette alsacienne n'a pourtant pas la vie facile. En effet, comme près d'un français sur trois, Sophie est allergique.
Pollen, poussière, poils
de chats, intolérances alimentaires, … Les facteurs allergènes
sont nombreux. Ils se glissent insidieusement dans notre quotidien,
se cachent un peu partout, pouvant toucher chacun d'entre nous. Le
nickel est l'un de ses composants responsable de nombreuses
réactions, certaines pouvant être très graves, or bien peu de
personnes le savent.
Sophie lutte pour que son
allergie au nickel soit reconnue comme un handicap.
Le nickel est un métal
extrêmement répandu, et c'est aussi l'un des plus allergisants.
Près de 10% de la population française y est sensible. Cette
allergie très particulière reste encore incomprise par les
chercheurs. Certaines personnes ne supportent pas le contact de ce
métal, d'autres deviennent malades à cause de sa présence dans
l’alimentation.
Sophie, considérée
comme un « cas rare » par ses médecins, souffre des deux
formes que peut revêtir cette allergie.
Tout a commencé pour
elle pendant ses années lycées. Souffrant de nombreux vomissements
et de maux de ventre quasiment constants, elle n'a d'autre choix que
de consulter plusieurs médecins. Les mauvais diagnostics se suivent
les uns après les autres quand Sophie, désespérée, décide de
consulter un allergologue.
Le verdict tombe, elle
est allergique au nickel. A tout juste 19 ans, la voilà confrontée
à un nombre interminable de contraintes.
« Vous commencerez
un régime alimentaire strict le plus tôt possible pour mettre un
terme à vos nausées », lui déclare le spécialiste. Adieu,
entre autres, fruits rouges et chocolat, cacahuète et soja. En
effet, le nickel est présent dans de nombreux aliments.
Sophie explique :
« J'ai totalement dû revoir mon mode de vie, ma façon de
penser et de réagir. C'est devenu automatique pour moi de regarder
la moindre étiquette, de me renseigner sur tout. » Elle
ajoute : « Le nickel est vraiment partout. » Bijoux,
ustensiles de cuisine, fond de teint et même ombres à paupière
peuvent se révéler très nocifs. Impossible pour elle d'exécuter
un geste aussi banal que de mettre des clés ou de la monnaie dans sa
poche sans quoi une plaque rouge accompagnée de terribles
démangeaisons apparaissent sur sa peau. Quand des amis veulent
l'inviter à dîner, ou quand elle souhaite se rendre au restaurant,
c'est tout aussi compliqué.
La jeune femme doit
également faire attention aux médicaments : « Rien que
pour soigner un rhume, c'est le parcours du combattant ! »
s'exclame-t-elle. Ainsi, les contraceptifs oraux lui sont interdits à
cause de leur enrobage contenant du nickel.
Cette allergie, Sophie
l'a pour la vie. Aucun remède n'ayant été trouvé pour le moment,
elle n'a d'autre choix que de surveiller constamment tout ce qui
l'entoure.
Si elle garde toujours le
sourire, elle avoue en avoir « ras le bol de devoir
constamment se justifier », expliquant son allergie à toutes
les personnes qu'elle rencontre. Elle se sent « incomprise »,
« éloignée des autres ». Son intolérance au nickel
nuit même à sa recherche d'emploi, les patrons étant trop inquiets
face à un mal aussi contraignant et méconnu.
Très active sur le net,
elle y cherche toute sorte de renseignements et des témoignages.
Elle a également crée son propre blog espérant ainsi pouvoir
partager son quotidien, tenter de faire bouger les choses, et
échanger avec d'autres allergiques.
En attendant qu'on prenne
enfin conscience de l'impact considérable que peut avoir ce nickel
pourtant omniprésent, Sophie continue à vivre dans ce quel appelle
son « univers de bois, plastique et tissus. »
Pour en savoir plus ou pour contacter Sophie, n'hésiter pas à vous rendre sur son blog :
http://timmy.blogspace.fr
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