samedi 4 janvier 2014

Une vie sans nickel

Sophie est une femme comme les autres. Souriante, toujours prête à rendre service, elle a un visage de petite poupée. A tout juste trente ans, cette alsacienne n'a pourtant pas la vie facile. En effet, comme près d'un français sur trois, Sophie est allergique.

Pollen, poussière, poils de chats, intolérances alimentaires, … Les facteurs allergènes sont nombreux. Ils se glissent insidieusement dans notre quotidien, se cachent un peu partout, pouvant toucher chacun d'entre nous. Le nickel est l'un de ses composants responsable de nombreuses réactions, certaines pouvant être très graves, or bien peu de personnes le savent.
Sophie lutte pour que son allergie au nickel soit reconnue comme un handicap.
Le nickel est un métal extrêmement répandu, et c'est aussi l'un des plus allergisants. Près de 10% de la population française y est sensible. Cette allergie très particulière reste encore incomprise par les chercheurs. Certaines personnes ne supportent pas le contact de ce métal, d'autres deviennent malades à cause de sa présence dans l’alimentation.
Sophie, considérée comme un « cas rare » par ses médecins, souffre des deux formes que peut revêtir cette allergie.
Tout a commencé pour elle pendant ses années lycées. Souffrant de nombreux vomissements et de maux de ventre quasiment constants, elle n'a d'autre choix que de consulter plusieurs médecins. Les mauvais diagnostics se suivent les uns après les autres quand Sophie, désespérée, décide de consulter un allergologue.
Le verdict tombe, elle est allergique au nickel. A tout juste 19 ans, la voilà confrontée à un nombre interminable de contraintes.
« Vous commencerez un régime alimentaire strict le plus tôt possible pour mettre un terme à vos nausées », lui déclare le spécialiste. Adieu, entre autres, fruits rouges et chocolat, cacahuète et soja. En effet, le nickel est présent dans de nombreux aliments.
Sophie explique : « J'ai totalement dû revoir mon mode de vie, ma façon de penser et de réagir. C'est devenu automatique pour moi de regarder la moindre étiquette, de me renseigner sur tout. » Elle ajoute : « Le nickel est vraiment partout. » Bijoux, ustensiles de cuisine, fond de teint et même ombres à paupière peuvent se révéler très nocifs. Impossible pour elle d'exécuter un geste aussi banal que de mettre des clés ou de la monnaie dans sa poche sans quoi une plaque rouge accompagnée de terribles démangeaisons apparaissent sur sa peau. Quand des amis veulent l'inviter à dîner, ou quand elle souhaite se rendre au restaurant, c'est tout aussi compliqué.
La jeune femme doit également faire attention aux médicaments : « Rien que pour soigner un rhume, c'est le parcours du combattant ! » s'exclame-t-elle. Ainsi, les contraceptifs oraux lui sont interdits à cause de leur enrobage contenant du nickel.
Cette allergie, Sophie l'a pour la vie. Aucun remède n'ayant été trouvé pour le moment, elle n'a d'autre choix que de surveiller constamment tout ce qui l'entoure.
Si elle garde toujours le sourire, elle avoue en avoir « ras le bol de devoir constamment se justifier », expliquant son allergie à toutes les personnes qu'elle rencontre. Elle se sent « incomprise », « éloignée des autres ». Son intolérance au nickel nuit même à sa recherche d'emploi, les patrons étant trop inquiets face à un mal aussi contraignant et méconnu.
Très active sur le net, elle y cherche toute sorte de renseignements et des témoignages. Elle a également crée son propre blog espérant ainsi pouvoir partager son quotidien, tenter de faire bouger les choses, et échanger avec d'autres allergiques.
En attendant qu'on prenne enfin conscience de l'impact considérable que peut avoir ce nickel pourtant omniprésent, Sophie continue à vivre dans ce quel appelle son « univers de bois, plastique et tissus. »

Pour en savoir plus ou pour contacter Sophie, n'hésiter pas à vous rendre sur son blog : http://timmy.blogspace.fr


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