lundi 27 avril 2015

Tattoo World Strasbourg : The Wackes Invasion

Gott ferdammi ! C'est quoi, tous ces gens tatoués ? Y en a plein, partout ! Ils sont bleus des doigts de pieds jusque sur le crâne. Y a des pin-up, des rockers, des hipsters, des dreadeux, ... T'as vu ça, ma pauvre pizzafrotz ? Et tous ces tatoueurs, dans tous les coins, à faire bzzz et bzzzz et encore bzzz ? Mais, mais, qu'est-ce que c'est ? On est foutu ! C'est the wackes invasion ! C'est ... Tattoo World Strasbourg !

(Photos : Lulu !)
Rock'n'Art a fait son p'tit tour au Tattoo World ! Comment ne pas y aller ? C'était l'événement de l'année ! Alors viens, je t'invite à entrer dans ma tête, on va faire une belle balade tous les deux dans le grand temple du tatouage ...

On est venu en voiture, mon schatz et moi. Au début, on s'est dit "putain, on ne trouvera jamais l'entrée". Et exactement au même moment on a levé les yeux et y avait une immense banderole juste au-dessus de nos petites têtes indiquant : "Tattoo World Strasbourg". Ok, c'est bon !
Le temps qu'on gare notre Lamborghini familiale (Bah quoi, t'as jamais entendu parler du Scénic ?) Et hop, on y était. 14h, heureusement, il n'y avait pas une trop grosse queue (Je parle de la file d'attente)
On a vérifié mon sac (des tampons et du rouge à lèvre ? T'es bien une meuf toi), mon schatz a payé nos entrées et ça y est, c'est fait, Rock'n'Art of Elsass est dans la place !
Un grand espace central, en plein air, s'étendait devant nos yeux, et la scène, promesse de concerts de folie, trônait dans l'arrière-plan. Les Youngstown, groupe français, mettaient une chouette ambiance quand on est arrivé. La jolie chanteuse à la voix légère et joyeuse ajoutait aux consonances country une mélodie ensoleillée par un brin de rockabilly. Je dois bien avouer que j'aurais adoré pouvoir rester à la soirée qui voguait entre The Baboons, un show Bod Mod et la diffusion de Fleur de Bagne ... J'ai comme l'impression que le soir, il devait y avoir une putain d'ambiance, pire qu'au messti de chez moi, animé par DJ Hubert ... Mais les soirées concerts, je ne t'en parlerai pas, je n'ai pas pu y aller ... On appelle ça deux mômes qui sont malades et qui ont besoin de leur môman.


Ni une ni deux, on s'est jeté dans l'immense terrain de jeu dédié aux tatoueurs ! A peine la porte franchie qu'immédiatement on l'entendait, ce bourdonnement incessant, sensuel, passionnant, des machines qui tatouent. Ah ! Que je l'aime ce bruit !
Devant nous s'allongeaient de grands couloirs constitués d'une succession de boxes, des espaces dédiés à chaque artiste. Chacune était décorée par leurs soins, avec leurs noms, des photos de leurs tattoos, des planches, ... 
On a pu voir les plus grands artistes à l'oeuvre, mes idoles du coin, mes idoles d'ailleurs. Irais-je jusqu'à dire mes dieux ? Ouais, carrément !
Evidemment, il y avait les tatoueurs de Bornéo, les invités d'honneurs de cette convention, venus grâce à Mister President Steph, pour nous dévoiler leur art traditionnel, millénaire. J'ai eu du mal à les approcher, tellement le monde se pressait pour les voir. C'est un peu comme quand tu veux saluer la Joconde au Louvre (Si t'as réussi ce défi, big up à toi !) J'étais vraiment heureuse d'avoir pu les apercevoir, une chance certainement unique dans ma vie, une émotion indicible ... Quand je suis arrivée, ils venaient tout juste de commencer à tatouer une jolie nana. Pendant que l'assistant tirait la peau, le tatoueur la martelait avec de petits coups rapides et habiles pour faire pénétrer l'encre dont étaient préalablement imprégnées les aiguilles. La jolie demoiselle hésitait en une petite grimace de douleur et surtout un immense sourire de joie, de fierté.
Eh oui ! La Tattoo World est avant tout l'occasion de faire le tour du monde ! L'autre technique qui m'a vraiment marquée est celle du japonais qui tatouait en enfonçant dans la peau une aiguille située au bout d'une sorte de long bâton. Pas de machine, ce tatoueur respectait les usages traditionnels du soleil levant. Ses gestes étaient vifs, secs, assurés, réguliers. J'ai eu la chance de voir la magnifique carpe koï rouge qu'il venait de réaliser sur la cuisse d'un jeune homme. On peut dire qu'il l'aura sacrément méritée, cette sublime oeuvre d'art !
Je tenais aussi à citer les tatoueurs venus de Polynésie, extrêmement demandés, de Norvège, dont Sacha Lehne à qui tout l'univers du tatouage strasbourgeois doit beaucoup, ou encore d'Argentine ou d'Angleterre !

Un tour du monde, certes, mais aussi un tour des styles !
J'étais très heureuse d'avoir contemplé Mr Tot à l'oeuvre, qui réalise des hand poke tattoo. Ses motifs, nets et précis, sont toujours graphiques, très stylisés, qu'ils soient fleuris, virils, énigmatiques, inquiétants ou mystiques. J'ai énormément de respect pour cet artiste. J'adore Mr Tot, comme tant d'autres tatoueurs présents à la Tattoo World Strasbourg, je suis sa page facebook, admirant ses œuvres avec fascination et envie, et de pouvoir le rencontrer en vrai procure un bonheur indicible.
J'ai aussi eu l'occasion d'échanger quelques mots avec Fred Garcia de Visual Organic, tatoueur qui s'était occupé du mollet de mon schatz y a une dizaine d'années. Il revient environ une semaine par mois sur Strasbourg pour encrer les peaux des alsaciens qui sont nombreux à être restés fidèles à son style franc et coloré, qui va notamment du old school au new school. Pour prendre rendez-vous avec lui, c'est Lucky Electric Tattoo qu'il faut contacter.
Je suis restée assez longtemps devant le stand de Mors, tatoueur basé à Lille, qui a un pur style old school. Poupée russe, voilier, paysage enneigé, il transforme n'importe quel thème en un tatouage rock'n'roll, hyper classe.
Bon, là, j'te parle de tatoueurs que je connaissais déjà, mais la Tattoo World est aussi l'occasion de découvrir des tatoueurs dont n'on avait jusque là pas encore entendu parler à l'image d'Amy Mymouse qui nous vient du Canada et dont les portraits féminins new school ultra sexy ont fait chaviré mon cœur !
J'ai évidemment succombé devant les œuvres de Bob Mosquito de Anarchist Tattoo Collective, qui a d'ailleurs gagné le premier prix du Contest Tattoo organisé par TWS dans la catégorie "Best of Saturday". Je suis devenue une grande fan de ses tatouages ultra graphiques et réalistes.
Les alsaciens étaient superbement bien représentés avec Reynald de Asphalt Jungle, le génial Kofi et la très chouette Ludivine de Baron Samedi, Manue de Black Craft Tattoo ou encore Freako des Martyrs du Quai. Ils sont sacrément bons nos petits alsaciens, tu trouves pas ?
J'ai eu le temps de faire trois fois le tour de cet espace consacré aux tatoueurs. J'aurais aimé ne jamais en partir ! Dans ces moments-là, quand tu vois tous ces artistes, quand tu entends tous ces bourdonnements, je dois dire que l'envie de te faire piquer est infernale !

Le stand du Crochet du Gauche !
Mais la Tattoo World est aussi l'occasion d'admirer les expos de différents artistes comme les filles du crochet et leur tricot délicieusement rétro (si tu veux voir l'article que j'avais consacré à ces nanas hyper sympas, également expertes en l'art du maniement des aiguilles, c'est juste ici), mais aussi Clément alias Sa Majesté des Mouches (que tu découvriras très prochainement sur mon blog), Ank et son univers unique, stylisé, coloré, mystérieusement heureux, ou encore Les Crânes de Monette et leurs décorations délicatement squelettiques.
Je tenais aussi à mentionner les Hell's a Tisch, une boutique en ligne de tee-shirt et sweat hyper drôle à base de wackes, rock'n'roll girl et Hulk sublimé par sa coiffe alsacienne. J'ai squatté devant leurs stands un p'tit bout de temps, et je me suis bien marrée !
J'ai été vraiment heureuse de pouvoir admirer les œuvres de Navette dans son petit cabinet de curiosité où trônaient des animaux empaillés et un tourne-disque qui diffusait du Reverand Beat-Man. Ses tableaux brillamment sombres invitent le regard à se perdre dans une quête envoûtante du moindre sublime détail. C'est lui qui a réalisé l'affiche du Tattoo World Strasbourg 2015 et c'est avec objectivité et un réel sens critique que je précise qu'elle claque grave sa mère !
Il y avait de quoi refaire toute sa garde-robe, sa décoration intérieure et un embellissement complet de sa façade corporelle à cette convention ! Et pour cause, elle ne se résume pas au simple acte du tatouage, bien au contraire, elle reflète la richesse fabuleuse de tout l'univers du tatouage, des planches aux machines aux piercings aux fringues aux œuvres d'art ...

Ce que j'ai vraiment adoré dans ce Tattoo World, incroyable repère de formidables artistes, c'est la superbe ambiance qui régnait. J'étais si heureuse de me retrouvée autour de gens très tatoués ou pas du tout, venus de tous horizons, arborant des styles extrêmement différents (j'ai d'ailleurs reconnus quelques wackes qui me suivent sur ma page facebook, ça m'a fait plaiz de vous croiser dans la vraie vie !), tous unis derrière une même passion pour la peau encrée. Les gens étaient tous souriants, heureux d'être là, et j'dois dire que moi aussi j'ai gardé un big smile totalement béas pendant cette petite ballade à travers la Convention. Du pur bonheur !
L'organisation était parfaite, tout le monde était happy, c'est aussi ça l'esprit de la Tattoo World Strasbourg. Merci aux organisateurs, aux bénévoles, vous nous avez envoyés du rêve pendant cette convention, c'était génial !
Pour terminer cet article, je tiens à souligner la présence de Sea Sheperd et l'organisation d'une vente aux enchères au profit de la fondation "Indonesian Learning Home" qui veille à ce que les enfants bénéficient des droits élémentaires à l'éducation, la sécurité alimentaire et tout simplement au toit au-dessus de leur tête. La Tattoo World Strasbourg, c'est des putains de concerts, un rassemblement des plus grands artistes, une ambiance de folie et un cœur gros comme dix-milles cathédrales de Strasbourg. 

Un petit souvenir pour mon chez moi !




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