lundi 28 décembre 2015

Retro Addict à Saverne : Vive les Pin-Up !


C'est dans l'artère touristique et commerciale de Saverne que se situe Retro Addict : Une friperie des plus délicieuses où chemises délicates côtoient robes malicieuses et chaussures aguichantes.
Rencontre avec la sémillante patronne de ce cocon divinement vintage, miss Mélanie !



« Pour moi, c'était une évidence d'ouvrir cette boutique ici, à Saverne. »

« Je ne suis pas originaire du coin mais, quand j'étais petite, ma mère m'emmenait me balader dans cette Grand'Rue le dimanche. On admirait le château des Rohan, cette magnifique rue pavée, on allait boire le thé. C'est un très bon souvenir pour moi. Je ne me voyais pas ouvrir mon propre magasin ailleurs qu'ici, dans cette ville chargée d'histoire, embellie par ces pavés et ces belles pierres. »
Et pour ce qui est de l'idée d'ouvrir une boutique de vêtements, et plus particulièrement une friperie, c'est son homme qui la lui a soufflé :

« C'est difficile de trouver des tenues rétro. 
Alors je fouillais partout, aux puces, chez Emmaüs, ... »

« Au final, dès que quelque chose me plaisait, je l'achetais, même si ça ne m'allait pas ! C'était juste pour le plaisir d'acquérir une belle robe ou de sublimes chaussures. »
« Un jour, mon homme a dit que je devrais ouvrir une boutique, pour vendre toutes mes trouvailles. »

« Tout ce que tu vois ici, à Retro Addict, c'est moi qui l'ai choisi. 
Tu trouveras ici tous mes coups de cœur. »

« Je ne vois pas l'intérêt de vendre quelque chose qui ne me plaît pas, ce n'est pas mon but, je n'y arriverais tout simplement pas. »
Cette remarque reflète à la perfection la franchise de cette jolie Pin-Up qui agit uniquement par passion.
Ces yeux pétillent quand elle me parle des différents habits ou bijoux qu'elle vend. Elle m'explique :
« Avant de mettre quoi que ce soit en vente, j'essaye tout moi-même. Pour vérifier qu'il n'y a pas le moindre défaut, mais aussi pour voir comment ça tombe, et donc à quelle silhouette cela va être ou non adapté. C'est aussi un moyen de vérifier les tailles ! Il m'est déjà arrivé de mettre des robes de taille 42 alors que je fais du 36 ! »

« Je vends aussi mes propres créations et notamment des corsets. »

« Bien sûr, je retape moi-même chaque vêtement, je vérifie les coutures, je les teints quand il y a des tâches qui ne partent pas. En plus de cela, je couds et je réalise des corsets. »
« J'ai commencé la couture il y a quatre ans. A l'époque, je m'étais achetée une très belle robe de style rockabilly qui valait 90 euros, mais elle n'a pas tenu 3 lavages ! 
C'est ça le problème avec les vêtements de nos jours, la qualité ne suit plus. J'ai donc appris la couture par moi-même, en visionnant beaucoup de tutos sur Youtube, afin de reprendre cette robe, puis toutes celles qui me plaisaient. »
« Quant aux corsets, j'ai appris à en faire suite à un stage à Strasbourg, chez Claire Brandin. Les corsets, c'est extrêmement long et fastidieux. 
Bien sûr, je pourrais en réaliser des plus simples, avec des tissus de moindre qualité, qui se vendraient moins chers, mais ce n'est pas mon envie. Les corsets que je crée sont réalisés à l'ancienne, avec une extrême minutie, exactement comme Claire elle-même les fait. »

« Le but est de pouvoir acheter une tenue complète dans ma boutique,
 comme on le faisait à l'époque. »

Mélanie, fan des fifties depuis des années, précise : « Dans les années 50 les femmes achetaient des tenues complètes : la robe, les chaussures, le chapeau, les gants … On portait toujours cette tenue complète puis on la rangeait tel quel dans l'armoire. »
« Je souhaite que, dans ma boutique, on puisse également acheter une tenue complète, et ce sans se ruiner. On peut ressortir de ma boutique avec une robe, des chaussures, des bijoux, un chapeau, pour 50 – 60 euros. »
« Je n'aime pas dépenser trop et je ne vois pas pourquoi les femmes devraient mettre trop d'argent dans leurs tenues ! Je ne m'embête pas quand je fixe les prix : une chemise pour 12 euros, une robe pour 25 euros, ... »

Dans cette boutique, tout résonne à la mode des années 50, jusque dans les moindres détails.

Un peu partout, des portraits de Marilyn Monroe et des vieilles cartes postales, ici une ancienne radio, là des canapés fifties où on peut s'asseoir pour lire des magazines rétro, et tout au fond, une cuisine rouge à l'ancienne, où est posée une caisse enregistreuse des plus vintage.
La grande vitrine, changée très régulièrement, donne le ton. On contemple le manteau noir avec col de vison, des corsets qui rappellent les années folles, et une robe noire étincelante, de style Monroe évidemment. 

« Il n'y a pas que des Pin-Up qui viennent dans ma boutique, bien au contraire ! 
Beaucoup de curieux franchissent les portes de 
Retro Addict ! »

« Il y a beaucoup de dames d'un certain âge qui passent par ici, pour dire à leurs petits-enfants : Regarde, c'est exactement ça que je portais quand j'avais 20 ans ! »
« En fait, je réalise que tout le monde peut trouver quelque chose de plaisant dans ma boutique, que ce soit une paire de talon haut sexy, un joli pendentif, ou un sac à main élégant. On n'est pas obligé d'être fan des années 50 pour se faire plaisir ici ! »

« Ce qui plaît, dans ce style, c'est l'élégance. 
La sensualité dépourvue de toute vulgarité. La classe, tout simplement. »

« Je pense que les gens en ont marre des jupes trop courtes, des pantalons tailles basses, des tee-shirts trop décolletés. Les femmes partent de plus en plus en quête d'élégance. Je pense que c'est vraiment cela qui manque aujourd'hui. De nos jours, on dévoile tout ! Il faut laisser aux hommes un peu de mystère, il faut les laisser imaginer ... »

« J'ai moi-même adopté le style « Pin-up » il y a environ quatre ans ».

« J'ai eu un coup de foudre pour ce style quand j'ai commencé l'effeuillage burlesque à la Luna Moka burlesque school. J'ai vraiment eu un tilt. Disons que je connaissais déjà ce look, je l'appréciais énormément, mais jamais je ne me serais dit que ce look pouvait être fait pour moi, jamais je n'aurais osé franchir le pas. »
« Au début j'avais un look de pin-up bien plus rock, et maintenant je suis vraiment passée à la tenue purement rétro. »
« Si je devais conseiller une tenue classique, je dirais : une jupe cloche avec un jupon, très serrée à la taille, avec un chemiser en dentelle qui aurait des manches bouffantes, une petite capeline, une paire de gants, et des escarpins. »

« Et il ne faut pas oublier les sous-vêtements ! »

« Les Pin-Up portent des culottes hautes gainantes, avec des porte-jarretelles et des bas résilles, c'est du plus bel effet ! »
« Et attention, la robe ou la jupe doit toujours aller sous le genou ! Il n'y a que quand on s’assoit qu'on peut légèrement dévoiler son genou, dans une attitude séductrice ! »

« Être Pin-Up, c'est aussi une question d'attitude. »

Mesdames, on ne peut pas être habillée avec autant de classe, et s'affaler dans son canap, posey, oklm, on est d'accord !
« Dès qu'on commence à s'habiller en Pin-Up, notre attitude change aussi, évidemment ! On se tient droite, on marche avec grâce, on fait même attention à sa façon de tenir sa tasse de thé ! Évidemment, ce n'est pas toujours facile, mais c'est un choix ! »


Mélanie est assurément une Pin-Up jusqu'au bout des ongles, l'incarnation mêmes des femmes des années 50 dans ce qu'elles ont de plus glamour et de plus féminin. Sa boutique, si pimpante et raffinée, regorge de trésors en tout genre.
Alors n'hésitez pas à franchir les portes de cet écrin vintage, ne serait-ce que pour prendre le temps de s'asseoir avec Mélanie dans un de ses confortables canapés et discuter avec elle, des années 50, de notre époque, et surtout de La femme.
Car, comme le dit Mélanie : « Quand on entre dans ma boutique, on marche sur un grand tapis rouge qui nous mène face à de gigantesques miroirs. Parce que je veux que la femme se sente bien ici, un peu comme une reine ! »
Mais les hommes ne sont pas en reste, ils ont aussi leur propre rayon, avec notamment des vestes des plus charmantes !

Suivez l'actualité de Retro Addict sur la page facebook de la boutique.








mardi 8 décembre 2015

Locked Grooves : Le retour du vinyle

Aujourd'hui, je vais te parler d'une boutique. Non pas d'un magasin de fringues, ou de bouffe vegan, ou encore de sex toys estampillés commerce équitable (est-ce que ça existe, d'ailleurs ?), mais d'une caverne d'Ali Baba musicale, du tout nouveau royaume strasbourgeois pour les disques vinyles …
Eh oui ! Tu l'as bien compris, je te présente le disquaire Locked Grooves !
Cette boutique pas comme les autres, située 15 rue de la Division Leclerc à Strasbourg, a ouvert ses portes tout récemment. Des centaines de vinyles dorment tranquillement dans leurs belles pochettes, attendant qu'un tourne-disque charmant ne les sorte de leur sommeil pas un baiser tournoyant. 



« Ce magasin, on y pense depuis toujours en fait, c'est un rêve d'enfant » 
« On a toujours eu envie de faire ça, depuis qu'on est jeune et qu'on s'est mis à s'acheter nos propres vinyles », m'expliquent Quentin et David que j'ai eu la chance d'interviewer. 
Ils forment avec Phil l'heureux trio, tenancier de Locked Grooves. 
« On fait ce qu'on aime ». La musique est essentielle pour eux, elle tient une place primordiale, phénoménale, dans leur vie. Tous trois DJ's, ils ne mixent qu'avec des vinyles. 
Quand je leur demande ce qui leur plaît tant dans ces disques pas comme les autres, ils me répondent d'une même voix : « La qualité du son, et l'objet en lui-même ! » 
Les vinyles reviennent en force ces dernières années et cela s'explique surtout par le fait que, face à l'ère du numérique, du tout virtuel, certains partent à nouveau en quête du matériel, du toucher, de l'authenticité.
 « Le vinyle est un objet de collection » 
Quentin et David précisent : « On se considère comme des collectionneurs. Avoir une belle discothèque, c'est comme avoir une belle bibliothèque, c'est quelque chose d'impressionnant, de beau, quelque chose dont on est fier. » 
« Un disque, surtout, tu le choisis, c'est un acte réfléchi. Quand tu télécharges au format mp3, tu te retrouves à prendre des centaines et des centaines de chansons, sans vraiment les choisir et, au final, sans les écouter. 
Alors qu'un vinyle, au contraire, quand tu l'achètes, c'est qu'il a une raison d'être, il représente quelque chose pour toi. » 
« C'est comme pour les tatouages ! Un tattoo va avoir un sens pour toi. Pour les vinyles, c'est pareil. Tu penses à la pérennité de l'achat. »
« Tu te demandes si, dans 10 ans, tu respecteras toujours autant ce disque. Ce qui fait que tu ne vas pas choisir telle musique pour suivre une mode passagère, tu vas prendre un disque qui te plaît vraiment. » 
Le vinyle se présente donc comme une autre façon de considérer la musique, de la respecter, de la pratiquer. Rien à voir avec le flux anonyme et flou, téléchargeable et effaçable à l'infini, qui se perd dans l'immatérialité d'une immensité de données, comme un fichier sans titre, sans auteur, sans couleur. 
Ce renouveau de l'attrait pour le vinyle est pourtant récent : 
« Il y a dix ans, tout fermait et maintenant, les boutiques rouvrent leurs portes ! » 
On le voit bien au succès de Locked Grooves : « Dès la première publication sur facebook dans laquelle on annonçait la future ouverture de notre boutique, on a eu énormément de retours. » 
Et depuis l'ouverture, Locked Grooves ne désemplit pas. « On connaît le milieu des acheteurs de disque, on le fréquente depuis longtemps, et c'est vrai que tout le monde se plaignait du manque de boutiques dans le genre de Locked Grooves. Avant, il n'était pas possible d'aller dans un magasin en voulant trouver un disque bien précis. Nous-mêmes devions commander sur internet. Et c'est incroyable car dans beaucoup de villes, même plus petites que Strasbourg, on trouve beaucoup plus de boutiques spécialisées dans les vinyles ! » 
« C'est sûr qu'on veut faire des trucs qui n'existent pas ailleurs » 
« Les disques qu'on va trouver chez nous, on ne les trouvera pas ailleurs. On ne va pas vendre les mêmes choses que la Fnac par exemple ou que d'autres disquaires, cela n'aurait tout simplement pas d'intérêt. Évidemment, il y a aura toujours des classiques comme les Stones ou les Beatles, mais on a aussi une grosse sélection de disco, de funk, d'électro, ... » 
« On trouve de tous les styles chez nous » 
« C'est nous qui sélectionnons les disques que nous vendons. Forcément, on retrouvera aussi pas mal nos propres univers musicaux. Phil est très disco, rock et garage, tandis que David est plus minimal wave, post punk et techno, quant à moi, je suis plutôt jazz, saoul et funk. En fait, on est vraiment très complémentaires ! » 
Une telle boutique vise évidemment un public de mélomanes, de DJ's. Mais il y a aussi beaucoup de jeunes qui franchissent la porte de Locked Grooves, poussés par la curiosité. 
« Tu vois le groupe qui était là quand tu es entrée ? Ils n'avaient jamais vu de vinyles avant ! » 
« Ils nous ont posé plein de questions, comment est-ce que ça fonctionne, comment est-ce qu'on sait qu'un morceau est fini, … Il va falloir organiser des séances de formations ! » 
« Cette curiosité-là, on la retrouve d'ailleurs dans les soirées, en tant que DJ's. Des jeunes de 18-20 ans sont étonnés de voir nos vinyles, alors ils viennent à notre rencontre, ils veulent découvrir l'objet. » 
Le vinyle est un bel objet, éminemment fascinant. Je me rappelle moi-même, gamine, comme j'adorais contempler les beaux vinyles de mon père, les Clash, les Pistols, les Bérus, La souris déglinguée, … Je les adorais, ça m'a toujours fait rêver. Locked Grooves, c'est donc une super boutique, tenue par de vrais passionnés, et qui permet enfin de mettre en valeur les vinyles à Strasbourg. 
Mais Locked Grooves est bien plus qu'un simple magasin ! En plus d'un mur sous-loué à une galerie d'art qui propose des expos différentes chaque mois, un espace est pensé pour permettre des temps d'échanges, de discussions entre amoureux de musique et, évidemment, d'écoute de disques ! Pour la suite, les trois Locked Grooves-men aimeraient se diversifier toujours plus dans le milieu de la musique, notamment en organisant des concerts. 

D'ici-là, n'hésite pas à aller papoter avec eux, leurs tourne-disques t'attendent !