dimanche 26 juin 2016

Raph : pour la passion et la créativité.

Raph, pour faire simple, c'est plusieurs personnes en un. Un peu comme une lessive et un doux-linge, ou un shampoing et un après-shampoing. Parce qu'il est à la fois un dessinateur, un tatoueur, un enseignant, un photographe. Un mec bien. Un passionné, un créatif, un artiste.
Rencontre avec une personnalité époustouflante ...


Toutes les photos ont été prises sur les différentes pages Facebook de Raphaël, avec son accord.

Professeur pour l'EPCM (école de coiffure et d'esthétique), Raphaël enseigne également à Métamorphoses (Make-Up et SFX) deux options : "portrait" et "créatures designs", en plus d'avoir son propre salon de tatouage ouvert depuis le 1er février 2016.
"Tout cela demande beaucoup de temps. Je travaille en semaine à l'école, puis au début, je passais tous mes week-ends au shop à tatouer. En plus des dessins à préparer, de tous les messages auxquels je dois répondre, je n'étais quasiment plus à la maison. Actuellement, j'essaye de mieux gérer mon organisation, pour avoir un peu plus de temps pour moi ..."

"Passer de la feuille à la peau"


"Il y a un an approximativement que j'ai commencé à tatouer, d'abord sur des peaux synthétiques.  Par rapport aux autres tatoueurs, je m'y suis mis sur le tard puisque j'ai commencé à 32 ans ! "
" Le fait de dessiner autant, et de faire des dessins très minutieux, m'a aidé ... Mais j'ai tout de même eu beaucoup de mal à sauter le pas ! J'avais peur de faire mal, ou de louper quelque chose. Tu peux demander à ma femme, c'est la première personne que j'ai tatoué, et j'ai beaucoup hésité !"
"J'ai commencé par tatouer des membres de ma famille, puis des personnes qui suivent ma page d'illustrateur. Il y en a beaucoup qui ont déjà acheté certains de mes dessins et qui souhaitent désormais aller plus loin, passer de la feuille à la peau. Et le cercle des clients s'élargit progressivement. "
"Le bouche-à-oreille fonctionne vraiment bien. Quand les gens sont contents, ils en parlent à leur entourage qui prennent alors contact avec moi."

"Je passe énormément de temps à parler du projet de tattoo avec les clients. Il y en a pas mal qui viennent avec des idées très vagues. Il faut donc beaucoup échanger pour comprendre ce qu'ils veulent vraiment.
Pour le moment, tous mes clients ont été contents dès le premier dessin, mais c'est parce qu'on a longuement échangé avant, parfois pendant cinq heures."

Si Raph a attendu avant de passer du papier à la peau, ce n'est pas pour autant qu'il n'a jamais été intéressé par le tatouage avant. Loin de là ...
"Mon premier tattoo ? Je l'ai fait à 18 ans. D'ailleurs, je m'entendais très bien avec mon tatoueur. Il m'a proposé de travailler avec lui, mais sa femme me trouvait trop jeune, et puis à l'époque j'étais étudiant. Avec 40 heures de cours par semaine, et mon travail au Mcdo, je n'avais que très peu de temps pour créer."
"J'ai donc laissé courir. Ce n'est qu'au moment où je suis arrivé à Strasbourg qu'un tatoueur de Paris m'a proposé de travailler avec lui. Mais je venais de partir de cette ville, j'avais tout quitté, alors je n'allais pas faire demi-tour."
"C'est quelque chose qui m'a toujours travaillé en tous cas. Je n'ai simplement pas eu de bonnes opportunités avant."


"Une pause dans le dessin pendant plusieurs années"


Je lui demande alors de revenir sur son parcours :
"J'ai voulu quitté le collège pour aller dans une école d'art. Ma conseillère d'orientation ne voulait pas elle ne m'en disait pas capable, parce que mes notes étaient trop basses. Elle voulait que je me dirige vers la vente, le commerce, mais ce n'est pas quelque chose dont j'avais envie."
"En dépit de ses avertissements, j'ai envoyé mon dossier à une école d'art sur Paris, une publique, et
ma candidature a été retenue. J'ai fait un CAP de dessinateur d'exécution en communication graphique."
"C'était très artisanal, nous n'avions que très peu de cours d'informatique. On devait tout faire à la main, y compris le lettrage, avec de l'encre de chine. On a aussi appris à faire des photos en argentique, qu'on développait entièrement nous-même dans une chambre noire."
"J'ai ensuite fait un BT de dessinateur maquettiste, à nouveau sans informatique. C'était très traditionnel, et c'est ce qui me plaisait."
"J'aurais aimé poursuivre les études, mais j'ai arrêté. Les écoles que je visais étaient vraiment très dures, et puis j'ai eu un enfant jeune, j'ai donc voulu travailler."
"J'ai d'abord cherché un emploi dans la pub, mais on me claquait toutes les portes au nez car on exigeait 7 ans d'expériences !"
"Puisqu'il fallait bien payer les factures, j'ai bossé au Mcdo, dans le bâtiment, puis comme responsable dans un magasin ... J'ai fait une grosse pause dans le dessin pendant plusieurs années."

"Je me suis remis au dessin en revenant sur Strasbourg, et grâce à l'école Métamorphoses. J'ai rencontré le responsable de Méta qui m'a demandé de devenir prof. Cela a nécessité plusieurs démarches auprès du rectorat ! Et ça a fait beaucoup jasé à l'époque car il y avait peu d'enseignants qui passaient ainsi par la "petite porte". "
"C'est en tous cas une grande chance de connaître les responsables de Méta. Je leur dois beaucoup. Ils sont d'ailleurs devenus des amis, et ils seront les témoins à notre mariage !"

J'ai personnellement découvert Raph et ses œuvres via sa page Facebook. Je lui demande de m'expliquer comment l'idée lui est venu de la créer :
"J'ai crée ma page Facebook Les dessins de Raph il y a environ trois ans, en même temps que j'ai crée celle pour ma femme, Mad'Moiselle Lelaya."
"Ce sont vraiment mes proches qui m'ont encouragé à le faire, à partager mes dessins. J'ai d'abord émis des réticences parce que j'ai du mal à être satisfait de mon travail. Au début, les dessins me plaisent, puis, à force de les regarder, je sens que je pourrais toujours les améliorer. Et puis je trouvais cela trop prétentieux aussi ..."
"Au final, cela a bien fonctionné, j'ai plus de 4200 likes !"
Raphaël se sent bien plus à l'aise désormais. Il anime ses pages Facebook grâce à des publications régulières, quelques concours mais aussi des petites phrases touchantes, sincères et teintées d'humour.

"J'aime beaucoup de styles, et j'aime dessiner plein de choses."


Pour continuer l'interview, je décide d'aborder la question de son style si particulier, et vraiment impressionnant. Ses dessins en noir et blanc très réalistes, ses tatouages colorés hyper mignons, et les sujets abordés : des fleurs, des animaux, des Batman, ...
"On me dit souvent que j'ai un style particulier, mais je dois dire que je ne m'en rends pas compte ! D'ailleurs les personnes ne perçoivent pas du tout de la même manière mon travail : pour ma mère je ne fais que des trucs très sombres, morbides, des monstres. Alors que si tu regardes sur ma page : 80% des personnes qui me suivent sont des filles ! Et c'est pareil pour mes clients. Je dois donc avoir un style plutôt féminin."
"Il est vrai que je fais moins de tatouages en couleur par rapport au noir et gris mais c'est surtout parce que les clients me demandent plus de blackwork. C'est notamment le cas pour ceux qui viennent me voir parce qu'ils apprécient mes illustrations qui sont pour le coup majoritairement sans couleurs, sauf exception."
"Cependant je fais de plus en plus de tattoos en couleur, notamment pour les effets "aquarelle" qui sont très demandés. Ça me fait plaisir car j'aime travailler la couleur, je trouve que c'est assez agréable."

"Ceux qui ont entièrement confiance en moi, qui apprécient mon travail, me donnent souvent carte blanche, je peux alors faire le dessin à ma sauce. Mais pour les autres, qui ont des projets plus personnels, je m'adapte, ce n'est pas un problème."
"Il y a trop de tatoueurs qui refusent des clients parce que les projets ne correspondent pas à leur style. Ce que je peux comprendre ! Mais je n'en suis pas là."
"Et puis ce que je veux plus que tout, c'est faire plaisir aux gens ! Quand les personnes sont contentes de leur tattoo, c'est juste génial !"

"J'aime beaucoup de styles, et j'aime dessiner plein de choses. J'adore dessiner des animaux, mais aussi des personnages de Marvel, et puis des dessins d'ornement !"
"En ce moment, j'essaye d'allier réalisme et graphisme. C'est par exemple le cas pour la série que j'ai lancé avec les animaux mi-graphiques mi-réalistes. Ils traversent un triangle et se transforment, devenant tout à coup graphiques. J'aime ce mélange des genres."

"J'essaye d'aborder la photo comme une illustration"


Pour terminer l'interview, je demande à Raph de me parler un peu de sa passion pour la photo, puisqu'il a depuis peu une nouvelle page : Rapha-Hell Photographies !
Modèle : Mad'Moiselle Lelaya !
"Je ne fais de la photographie que depuis peu de temps. Mad'Moiselle Lelaya et moi-même avons récupéré un appareil photo en novembre 2015, qui nous a été gentiment donné par un ami."
"On a donc commencé à faire des photos ensemble. On a plein d'idées, et j'en ai profité pour expérimenter un peu. Au début, c'est surtout elle qui m'apprenait des choses."
"Je trouve que la photo a un côté facile dans la mesure où elle ne demande pas beaucoup de temps, notamment par comparaison avec l'illustration. Et puis, pour le dessin, tu pars d'une page blanche, tu crées à partir de rien, ce qui est très complexe. Au contraire, pour la photo, on a déjà un fond, un sujet, un décor."
"Ça me permet de m'exprimer autrement, et c'est ce que j'apprécie."
"J'aime les photos avec plein de couleur ! Et je ne fais que très peu de retouches. Je modifie un peu les contrastes et la colométrie sur Lightroom et j'ajoute des petits effets."
"J'essaye d'aborder la photo comme une illustration, et les gens le ressentent. J'aime les belles compos. J'aimerais aller plus loin d'ailleurs, en alliant photo et dessin, mais c'est compliqué, car cela demande beaucoup d'investissement, et du temps pour apprendre à maîtriser les logiciels. J'avais par exemple songé à imprimer les photos puis à les retravailler au dessin ..."

Tu l'auras compris, Raph est un artiste complet, un passionné ...


Il ne te sert plus qu'à le suivre sur ses pages Facebook !


          Les dessins de Raph


          Rapha Hell Photographies


Et si tu es curieux tu peux voir l'article ici que j'avais réalisé sur sa magnifique femme, la modèle Mad'Moiselle Lelaya !





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