jeudi 22 septembre 2016

Boogie Spirit : j'ai testé un cours de rock !

Boogie Spirit est une jeune association strasbourgeoise qui propose des cours de rock solo et de boogie woogie. Leur truc à eux, c'est vraiment les années 50 : "Le boogie woogie, c'est notre danse de cœur !" m'explique la sémillante Maud.
"On est avant tout un groupe d'amis, et surtout, une bande de passionnés !" Ils ont monté leur association l'année dernière pour proposer des cours de danse rock typique des fifties, chose qui manquait à Strasbourg.
Découverte d'un cours de danse ! Allons bouger nos fesses !

Toutes les photos de l'article viennent de la page Facebook de Boogie Spirit
Boogie Spirit propose des cours aussi bien à Strasbourg, à l'école de la géniale Luna Moka (à 5 minutes de chez moi, on n'aurait pas pu rêver mieux), qu'à Illkirch dans le fameux "Papa Rock Stub", un restaurant so fifties, qu'à Dorlisheim, au bowling du Trèfle. Ce qui permet à un maximum de personnes de pouvoir profiter des cours sans avoir à parcourir une trop longue distance pour y assister. Si tu veux plus d'infos, il te faudra lire l'article jusqu'au bout, honey !
Cette dynamique association propose jusqu'à 6 cours par soir, du niveau grand débutant (c'est-à-dire moi) à l'avancé, en passant par l'intermédiaire.
Tu as le choix entre rock solo, rock swing ou boogie woogie !



Personnellement, j'ai opté pour le solo swing. Je me suis donc pointée rue du Maréchal Lefebvre, devant l'école de Luna Moka, petit nid de glamour logé dans un magnifique bâtiment de style Bauhaus dont je suis fan depuis des années !
J'ai d'abord rencontré la team Boogie Spirit, de jeunes profs de danse souriants, hyper dynamiques. On sent qu'ils se connaissent bien et qu'ils sont amis, l'ambiance est vraiment fun, très naturelle, et ça t'aide à  te sentir tout de suite à l'aise. En fait, rien qu'à discuter avec ces passionnés de danse, tu as déjà un big smile, et ça, crois-moi, ça vaut de l'or.
Les apprentis danseurs sont ensuite arrivés progressivement.
Et là, c'est exactement comme Maud me l'avait dit, il y avait de tout ! Des mères de famille venues se détendre, des passionnés de rétro, des sexagénaires pleins de vitalité, des amis, des couples, des gens venus seuls ... Tous souriants. On sent immédiatement qu'ils sont venus là pour s'amuser, danser, passer un chouette moment.
Tout le monde papote, pose ses affaires, puis le cours commence !

Sur le coup, j'ai senti le stress monter. La danse, j'ai jamais fait, jamais, jamais, jamais. Donc, j'avais vraiment une grosse appréhension, face aux immenses miroirs de la salle. Je me suis mise alors à lancer des petits coups d’œil discrets dans la salle, et j'ai bien fait, parce que c'était un vrai soulagement !
Où que je regarde, je ne voyais que des gens à l'aise, détendus, en train de papoter ou blaguer. Et à côté de moi, il y avait deux nanas très cool qui suivaient elles aussi leur tout premier cours, on avait la même attitude un peu gauche, intimidée.
Maud s'est alors avancée devant nous. C'était elle qui faisait ce cours-là. Mais il faut savoir que les profs tournent, afin qu'on puisse tous les découvrir, idée que j'apprécie beaucoup personnellement.
Elle a mis un peu de musique entraînante, on a fait un échauffement, bouger la tête, les bras, OK, ça je sais faire. Je me détends doucement.

Elle nous apprend ensuite un pas de charleston 20's. Droite - droite - gauche - gauche. T'avance ton pied, tu le recules. tu bouges un peu les bras. Maud répète le geste plusieurs fois en nous indiquant comment bien se tenir, le poids du corps vers l'avant, pour ne pas être déséquilibrée.
J'ai vraiment apprécié qu'elle prenne tout son temps pour apprendre correctement les gestes. Quitte à se déplacer jusqu'au bout de la salle pour aider ceux qui galèrent un peu à bien rectifier leurs pas. Elle est vraiment attentive, avenante, c'est cool.
On a répété plusieurs fois, puis on l'a fait en musique (musique géniale, of course !) et là, les gestes prennent tous leurs sens. Avec le son, la voix du chanteur, le rythme, on sent comment bouger.
On n'allait pas en rester là pour autant, le niveau des pas s'est complexifié mais très progressivement, afin de permettre à tous de suivre, même à moi, et c'est dire.
On a d'abord appris un geste très drôle à faire, le shimmy, quand tu bouges tes épaules d'avant en arrière, ce qui a le mérite de faire bouger tes boobs.
A ce sujet, Maud a précisé : "Bon, comme c'est un geste plutôt féminin, messieurs, je vous en propose un autre. Vous voyez, nous les nanas, on bouge un peu notre matériel, hein, alors vous, vous allez tendre les bras et faire un peu comme si vous vouliez toucher quoi !"

Tu le vois, les profs de Boogie Spirit utilisent beaucoup l'humour dans leurs cours, et les élèves leur rendent bien ! Je dois dire que, avant de commencer, étant prof en plus (dans un tout autre domaine), j'avais vraiment peur de me retrouver dans la situation d'un ado qui ne sait rien faire et qui se fait gronder ... Tu t'en doutes, c'était tout l'inverse ! L'ambiance est parfaitement décontractée, Maud tutoies tout le monde avec une réelle sympathie, ...
Franchement on était là, à remuer nos boobs devant un grand miroir, sur de la chouette musique, et on riait, on était bien.
Maud le précise d'ailleurs : "Il faut aussi penser à l'attitude ! Je veux vraiment que tu profites de ce cours pour te lâcher, t'exprimer !"



Avant que je commence ce cours, Marie, une amie qui m'est très chère, et qui pratique le lindy hop, m'avait dit : "Tu verras, quand tu danses, tu oublies ce qui ne va pas, tu te détends ! C'est hyper joyeux, tu te relâches vraiment, et, en plus, c'est beau !"
Ce que Marie m'a décrit, c'est exactement ce que j'ai ressenti. En plus ça t'aide à retrouver du dynamisme, surtout si t'es du genre à passer ta journée assis derrière un bureau, et tu rencontres de nouvelles personnes !
Bref, une bonne idée de moment détente à s'offrir pour se faire un break dans sa semaine de travail, ce qui est plus que nécessaire surtout si, comme moi, quand tu rentres du boulot, tu sais que t'as encore une masse incroyable de taff à faire. Évacuer le stress en dansant, en se marrant, sur de la musique rock, on adhère tout de suite non ?
On comprend aisément qu'il y avait déjà plus de 140 personnes inscrites aux cours au moment de la rédaction de l'article ...

Pour en revenir aux pas qu'on a appris, je te citerais simplement le "camel walk", une démarche super bizarre, mais qui est excellente à voir quand elle est correctement réalisée, où tu t'amuses à basculer tout ton poids d'une jambe à l'autre. On en a découvert une petite partie, tout comme pour le jazz box ou le cross over. Tu vois, on en a appris des trucs en une seule heure de cours ! Et il y a encore tellement de choses à apprendre, c'est super excitant !
Et là, tu te dis que bientôt tu sauras super bien danser, et tu pourras épater tous tes potes aux concerts, c'est vraiment la classe !



Pour résumer le tout, si tu as envie de te détendre, de t'amuser, de rencontrer de belles personnes, et d'apprendre à danser le rock, n'hésite pas, inscris-toi aux cours des Boogie Spirit !
A noter qu'ils organisent aussi des soirées et, fin janvier, ce sera un festival, le Boogie Spirit Festival, avec plein de cours, plein de profs invités, ...

Et voilà les horaires et les lieux des cours !



Tous les mardis soirs, à Dorlisheim :


19h - 20h : Rock swing débutant
20h - 21h : Boogie Woogie inter
21h - 22h : Rock Swing inter-avancé

Tous les mercredis soir, à Strasbourg :

19h - 20h : solo tous niveaux  (salle 1)
                  Rock Swing débutant (salle 2)
20h - 21h : Boogie débutant (salle 1)
                  Rock Swing avancé (salle 2)
21h - 22h : Boogie inter (salle 1)
                  Rock inter (salle 2)


Tous les jeudis soirs, à Illkirch :

19h - 20h : Boogie Woogie débutant
20h - 21h : Rock Swing inter
21h - 22h : Rock Swing avancé


Go, like la page facebook de Boogie Spirit pour être sûr de ne rien louper !



dimanche 11 septembre 2016

Oscar On The Lawn : La musique des petits sourires de nos vies.

Tu l'as certainement remarqué, je suis du genre à écouter plein de styles musicaux différents. Si ma tendre enfance a été bercée par du rock'n'roll et du punk, ce dont je ne remercierais jamais assez mes parents, sont ensuite venus se greffer tous les dérivés du métal, pas mal d'électro, du hip-hop plus récemment, et aussi de la folk.
Dès que j'ai découvert Oscar On The Lawn et sa folk-pop, j'ai été charmée par la beauté de sa voix, la douceur guillerette de sa musique. Ses chansons ont le don de me donner le sourire.
Et c'est avec un grand bonheur que je suis allée interviewer cette jeune chanteuse si passionnée, passionnante, et pleine d'humour.


Crédit photo : Emmanuel Viverge


Une musique de printemps


Tu t'en doutes bien, la première question que j'ai posé à cette chanteuse et musicienne c'est : pourquoi ce nom ?
Elle m'explique en riant : "J'ai toujours eu un truc avec les prénoms. Et Oscar est mon préféré ! En plus, c'est le prénom de mon chat."
"En fait, je voulais un nom doux, léger, comme une petite musique d'été qu'on peut apprécier partout. Quand j'ai crée Oscar On The Lawn, on était au printemps, et j'ai eu cette image d'un chat sur une pelouse ..."
"Cette image-là correspondait parfaitement à mes premiers morceaux. Je voulais faire une musique
Crédit photo : Maxime Steckle
qui soit comme le printemps et l'été."
"Actuellement, j'évolue un peu. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, je suis toujours en quête d'un nouveau fil conducteur."
Oscar On The Lawn a donc pris naissance dans la sérénité d'un printemps ensoleillé, heureux et enchanteur, s'épanouissant dans des mélodies colorées et fleuries.
"Dès que j'ai commencé la musique, j'ai commencé à écrire"
Avant de poursuive, je lui demande d'effectuer un petit retour en arrière, sur son parcours de chanteuse et de musicienne.
"J'ai commencé la musique à 11 ans. J'ai fait le conservatoire de Sarreguemines puis je suis venue sur Strasbourg pour suivre des cours à la fac de musicologie."
"J'ai immédiatement commencé à écrire. Au début, je ne faisais que des chansons très simples, avec deux accords ! Très vite, j'ai aussi eu mon premier groupe. On essayait de faire du rock, on répétait dans une vieille cave, et on était nulles ! " Dit-elle en éclatant de rire. 
"Par la suite, j'ai enchaîné différents projets. J'ai monté un projet solo, puis on était deux, puis trois, puis je me suis retrouvée à nouveau seule. Et ça m'est arrivé deux fois d'affilée ! C'est pour ça que depuis 2015, avec Oscar On The Lawn, j'essaye de rester seule."


Des concerts, un premier EP et un album à venir


Crédit photo : Laurent Khram-Longvixay
Depuis ce printemps 2015, Oscar On The Lawn a multiplié les scènes : "J'ai fait pas mal de concerts, une bonne trentaine. J'ai notamment joué à la Laiterie, à l'occasion des scènes ouvertes, c'était vraiment cool ! J'ai aussi joué à Django Reinhardt en première partie de Elysian Fields."
"Mais je crois bien que la scène que j'ai préféré, c'était celle chez Jeanette et les Cycleux, un endroit que j'adore, où j'ai eu la chance de faire la première partie de Lou Shields."
Parallèlement, cette passionnée très active a déjà sorti son premier EP : "J'ai signé chez le label Aros Production. Le producteur, Allan Ros, qui est une personne formidable, m'a tout de suite fait confiance. Nous sommes devenus de vrais amis, c'est mon papa ours ! D'ailleurs, dans ce label, nous formons comme une petite famille. On va constamment voir les concerts des autres, c'est très chouette."
"Pour ce premier EP, je voulais quelque chose qui aille vite ! J'ai lancé le projet en mars, et en avril on était en studio ! C'était si rapide au final que je connaissais à peine les morceaux", plaisante-t-elle avant de préciser : "J'ai déjà eu des projets pour sortir des CD, mais ça traînait, on devait attendre sur les gens ... Or là, je voulais que ça bouge, je voulais que ça se fasse !"
Plus que motivée, et portée par ses succès, la chanteuse ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : "Je projette d'enregistrer un album encore cette année. Mais pour ce faire, ajoute-t-elle en riant, il faudra que je réussisse à trouver des musiciens qui acceptent que je gère tout !"
"Et puis ce n'est pas simple de garder des chansons de côté pour cet album ... Dès que je crée un nouveau morceau, je suis si contente que j'ai envie de tout de suite le jouer ! Mais il faut bien garder des surprises !"


"Le genre de choses qui va te donner le sourire, égayer ta journée"


Désireuse d'en savoir plus sur la source même de sa musique si enthousiaste, je la questionne sur ce qui l'inspire :
"Je m'inspire beaucoup de mes livres préférés. Il y a des petits passages qui me plaisent que je mets en musique. A titre d'exemple, la chanson "Tulips & Roses" vient du livre "Autoportrait au radiateur" de Christian Bobin."
"Mais je m'inspire aussi des moments que j'aime dans ma vie. C'est ça ma musique en fait : des petites choses simples, des petits bonheurs de vie. Le genre de choses qui va te donner le sourire, égayer ta journée."
Quand j'avais annoncé cette interview sur la page facebook de mon blog, avant même de rencontrer Oscar On The Lawn, j'avais utilisé ces mêmes mots pour décrire sa musique, ce rayon de soleil tout doux qui vient embellir ta journée. Il suffit de se laisser bercer par la beauté de sa voix.
Evidemment, entre fans de musique, on s'est forcément mis à parler de nos groupes préférés, et voici les siens : "Il y a trois artistes que j'adore, et que j'écoute depuis 10 ans : Cat Power, Emily Jane White et My Brightest Diamonds."
"J'écoute plein de trucs en fait : pop, folk, métal ... Et j'adore le psychobilly, c'est vraiment génial !"

Crédit photo : Doe&Deer
Concert Laiterie


De la musique ... Et des tatouages !


Cette chanteuse très talentueuse a plus d'une corde à son arc, et pour cause, elle est également tatoueuse :
"Je me suis lancée dans le tattoo depuis peu. J'ai commencé le dessin il y a un an, et c'est à peu près au même moment que j'ai commencé à tatouer. Je suis un peu comme un têtard qui est en train de faire son chemin !"
"J'ai été prise dans un salon pour tatouer, celui de Cévelyne Tattoo ! Mais c'est très récent, je n'ose pas encore trop en parler." (C'est pourquoi je me permets de le faire à sa place, bah oui, faut bien que ça serve à quelque chose les blogueuses !)
"J'adore le tatouage ! Comme beaucoup de monde, j'ai commencé à l'âge légal, et je ne me suis jamais arrêtée ! J'ai plein de tatoueurs différents : Ludivine de Baron Samedi, Pas de Veine, Dix Minets, Cheyenne, Xav le Pirate (qui m'a tatoué aussi), Jubs de Contraseptik qui est très sympa mais aussi Caca Hontas qui est une fille géniale, très humaine, et qui aime beaucoup rire !"
Elle ajoute : "Ce qui m'intéresse tout particulièrement dans le tattoo c'est le côté symbolique, thérapeutique. En plus de l'art en lui-même, de la technique, cette possibilité de régler les choses par le tatouage, un peu comme un rituel vodoo, me plaît énormément."

Crédit Photo : Luc Chamoraud
Release 

Voilà pour cette interview ! J'espère avoir réussi à retranscrire un peu de la joie de vivre d'Oscar On The Lawn qui, en plus de son talent, fait toute sa beauté. Cette jeune femme très modeste, si souriante, sincère et naturelle, est le genre de personne qu'on est heureux de pouvoir rencontrer. Le genre de personne dont le sourire est communicatif !
D'ailleurs, si tu as la chance de la voir sur scène, tu pourras entendre ses blagues préférées et elle te demandera certainement d'imiter des animaux !

Tu peux suivre Oscar On The Lawn sur sa page Facebook !






jeudi 8 septembre 2016

Célestine, la femme à barbe : Rencontre avec une coiffeur-barbier !

Tinta, à Strasbourg, c'est un salon de tatouage réputé, avec une grande salle dont la déco est d'inspiration asiatique.
Mais à l'entrée du shop, c'est une autre pièce, éclairée par la grande vitrine, qui accueille les visiteurs. Un fauteuil en cuir, un joli miroir, de beaux produits, des peignes, des lames de rasoir ... Cette partie-là de Tinta, qui sonne joyeusement vintage, c'est le domaine de Célestine, coiffeur-barbier.
Pour un service à l'ancienne, dans un univers stylisé, travaillé.
Rencontre avec une passionnée des barbes et des coiffures rétro !




"Dans les années 50, les hommes ne portaient pas la barbe. On allait chez le coiffeur pour se raser et se faire une coupe une fois tous les 3-4 jours, pour être propre. Ce savoir-faire a disparu quand est arrivé le rasoir jetable."
"Malgré tout, le métier est resté dans pas mal de pays comme aux Etats-Unis, où les mecs souhaitaient garder ce côté-là, cet univers masculin."

En France, les coiffeurs-barbiers refont tout doucement surface depuis quelques années, motivés par une sincère passion du rétro qui gagne les cœurs, ainsi qu'une volonté de s'éloigner du chemin où la société de consommation nous a trop vite emmené, pour repartir en quête de sincérité, de durable, ...

Célestine s'inscrit totalement dans cette démarche : "On est en recherche d'un savoir-faire unique, du côté artisanal du métier. C'est exactement comme quand on va acheter ses fruits et légumes chez un petit producteur, ou qu'on va préférer aller dans un petit resto plutôt que dans un établissement tenu par une grande chaîne."
Sans jamais se départir de son sourire naturel et doux, qui la caractérise si bien, elle m'explique : " J'ai toujours aimé l'univers masculin, le style à l'ancienne. Et j'apprécie depuis longtemps de travailler avec des matériaux nobles, par opposition à cette société de consommation où tout est jetable ..."
"J'utilise beaucoup de produits américains. Ou s'ils sont européens ils viennent d'Amsterdam ou de Berlin principalement, car il est difficile d'en trouver autrement."
"Ces produits sont à l'ancienne, vraiment rétro. Ils sont non seulement efficaces mais ils ont aussi un petit truc en plus, un joli packaging, un chouette univers. Je ne me voyais tout simplement pas utiliser des produits qui manquent d'âme, qu'on trouve partout. Par exemple pour le rasage j'utilise une vieille marque italienne."
"De plus, ce sont des produits bio, non testés sur les animaux. C'est quelque chose qui me tient très à cœur. Notamment parce que ma copine est vegan."
"Pour ce qui est des brosses, elles sont en bois de poirier, avec des poils de sanglier."

On comprend immédiatement la démarche authentique qu'a adopté Célestine, cette inspiration du rétro qui n'est pas tant nostalgique, mais qui sonne plutôt comme une quête de qualité, et même d'une autre façon de vivre. Ce travail ne se lit d'ailleurs pas qu'à travers sa recherche de l'excellence dans les produits qu'elle utilise, mais également dans sa technique.

Elle évoque le métier de coiffeur-barbier traditionnel : "C'est vraiment quelque chose qui se perd. Les techniques ne sont pas apprises au CAP coiffure. Un dégradé aux ciseaux ne se fait plus par exemple, on préfère le rasoir histoire de gagner du temps, et c'est dommage pour ceux qui souhaitent se coiffer vraiment à l'ancienne."



J'en profite pour l'interroger sur son parcours :  "J'ai appris sur le tas, en coiffant des potes à la maison, j'ai toujours adoré faire ça. Mais je n'ai pas suivi un apprentissage vers 15 - 16 ans contrairement à la plupart des coiffeurs."
"Après mon bac, j'ai fais STAPS puis j'ai poursuivi mes études dans le domaine "sport et inadaptation sociale" mais je ne m'y plaisais pas, le métier ne ressemblait pas à l'image que je m'en étais faite. J'ai vite bifurqué."
"Grâce au visa Working Holliday, qui permet de voyager et travailler en même temps, j'ai passé un an au Canada. J'ai réalisé qu'il y avait pas mal de barbiers ! J'ai pas mal bougé aux Etats-Unis aussi, à Boston, San Francisco, Los Angeles, ... Là aussi il y avait déjà beaucoup de coiffeurs-barbiers alors qu'en France, si les hommes aimaient déjà porter la barbe, ils n'en prenaient pas soin."
"De retour sur Strasbourg j'ai fait un CAP de coiffure, c'est une étape obligée quand on veut devenir coiffeur-barbier. J'ai trouvé un patron sur Montpellier pour mon apprentissage. J'ai eu la chance de bosser avec une femme qui m'a appris la technique à l'anglaise, cela m'a permis d'acquérir une base de technique pure."

Un parcours quelque peu atypique pour cette passionnée qui a clairement trouvé la voie qui lui convient.
Elle n'a d'ailleurs pas perdu de temps car à peine son apprentissage à Montpellier terminé, elle a immédiatement pris la direction de Strasbourg pour ouvrir son shop, en compagnie de son frère, Moustache, tatoueur.

Pourquoi Strasbourg alors ? "Nous sommes alsaciens, Strasbourg est notre ville, c'était donc une évidence d'ouvrir notre magasin ici !"

L'alliance entre un tatoueur et un barbier à de quoi surprendre, mais surtout séduire ! A ce sujet, elle précise : "Les univers tattoo et coiffeur-barbier marchent très bien ensemble, ils sont assez similaires. Ça se fait déjà beaucoup aux Etats-Unis d'ailleurs, pas mal à Paris aussi."
Plus encore qu'une idée que je trouve personnellement très cool, cela ouvre aussi la porte à un échange de services des plus sympathiques : "Les gens peuvent venir prendre rendez-vous pour un tattoo et une taille de barbe en même temps. Ou bien ils peuvent profiter de l'attente avant de se faire tatouer pour se faire coiffer, par exemple."

Cela permet aussi d'accueillir les hommes dans un univers différent, où ils peuvent se sentir immédiatement à l'aise, ainsi que le confirme la sémillante Célestine : "Les hommes ont toujours horreur d'aller chez le coiffeur, parce que ce sont des lieux qui manquent d'âme."
"Nous avons souhaité mon frère et moi faire un lieu qui nous ressemble, on y a mis tout notre cœur."

Cette volonté d'investir sincèrement les lieux se ressent immédiatement. Dès l'entrée, on est accueilli par une jolie pièce lumineuse, aux teintes pastels, aux meubles rétro, à quoi s'ajoutent des vieilles publicités et des planches de tattoo. Tinta est définitivement le genre de lieu vivant, vrai, où se sent tout de suite bien. Enfin, on a le sentiment d'être "chez soi", de retrouver là la plénitude de son propre univers.

Et en cela, c'est un véritable changement, un de plus, que propose Tinta. J'avoue que pour ma part je déteste également aller chez le coiffeur, parce qu'au final je ne m'y sens pas bien, cette fameuse impression qu'on ne devrait presque pas être là, cette gêne, cet univers aseptisé, ... Chez Tinta, c'est différent.

Moustache et Célestine ont parfaitement réussi à faire vivre ce lieu. Et en plus ils ont la chance de travailler ensemble, eux qui sont si proches.

"On parle souvent du rétro comme d'une simple mode. Mais au final, si cette mode permet de retrouver ce genre de lieu, des coiffeurs-barbiers, alors je trouve cela formidable !"
"J'aime autant la barbe que la coiffure, je me plais vraiment dans mon métier, et je crois en cet endroit."

Célestine ajoute : "Je fais autre chose que la taille, parce qu'il y a aussi un service sympa, ce côté intime avec un seul fauteuil. Cet accueil, cette écoute du client, c'est aussi ça qui peut faire la différence. C'est vraiment important pour moi de ne pas être dans le speed mais bien au contraire de proposer un moment chaleureux."
On retrouve ici pleinement tout cet univers que Célestine a su amener à Strasbourg.



Et c'est tout cet ensemble harmonieux, depuis les produits, la technique, et le service, qui séduit une si large panel d'hommes.
"Parmi les clients qui viennent, il y a bien sûr des puristes, qui sont vraiment rétros, mais pas que ! Il y a aussi des hommes qui ont toujours aimé le vintage sans oser se coiffer à l'ancienne. Il y a aussi ceux qui viennent simplement pour un service de qualité, que ce soit de coiffure homme ou de barbe. Pas mal de mecs veulent aussi une coupe plus actuelle, ou une à l'anglaise qui va être plus graphique. Au final, c'est très varié. On peut vraiment faire plein de choses !"

"Pour ma part, je préfère une belle coupe, bien exécutée à l'ancienne, qu'une coiffure tribale dans le je sais m'adapter à toutes les demandes des clients."
genre des footballeurs. Cependant,
"Ce que j'aime, c'est ce côté artistique. A l'époque, on reconnaissait à la coiffure d'un homme le barbier chez qui il allait. C'est vraiment bien de pouvoir retrouver cela."

Je lui demande alors si elle accepterait également les femmes parmi ses clientes : "J'ai déjà coiffé des femmes et je n'hésiterais pas à le refaire. En tant que femme ayant les cheveux courts, les coiffeurs-barbiers m'ont trop souvent fermé la porte, refusant de me coiffer. Pour ma part, je ne fonctionne pas selon un raisonnement binaire. Si une femme a les cheveux courts, je peux très bien la coiffer. En revanche, si elle a les cheveux longs et qu'elle me demande une coupe très sophistiquée, je préférerais l'orienter vers un autre de mes collègues, car ce n'est pas ma spécialité."

Avant de terminer l'interview, je ne peux m'empêcher de lui demander d'évoquer la question de la place de la femme parmi les coiffeurs barbiers. Elle me répond avec gentillesse : "Bien sûr, je souhaite faire évoluer ce métier, dans le sens où ce n'est pas parce qu'on est une femme, et donc qu'on n'a pas de barbe, qu'on ne sait pas la tailler ! Les deux ne sont pas incompatibles !" Rigole-t-elle avant d'ajouter : "Il faut évidemment faire face à une certaine appréhension, à des remarques telles que : est-ce que vous êtes sûre que vous savez le faire ?"
"En fait, c'est comme pour tout, quand on est une femme, on doit toujours prouver qu'on est douée dans notre domaine, on doit faire deux fois plus nos preuves. C'est un challenge supplémentaire à relever !"

Si Tinta vient tout juste d'ouvrir, Célestine n'aura certainement pas longtemps à faire ses preuves : sa technique, sa passion, suffiront largement à lui permettre de trouver la place qu'elle mérite parmi les coiffeurs-barbiers de renom.

Retrouvez Célestine sur la page Facebook de Tinta !


Egalement sur le site internet de Tinta, tatoueur et coiffeur-barbier !