mercredi 26 octobre 2016

Blase et les Puritaines : leur premier album

Blase et les Puritaines, c'est un duo qui fait de la chanson française.
Et moi, la chanson française, j'aime pas, mais alors pas du tout.
Mais eux, je les aime bien, et même beaucoup, ils m'ont vraiment réconcilié avec ce genre. Parce que leurs chansons sont hyper drôles, leur jeu scénique aussi.
Il y a Blase l'aigri, le mec pas sympa, qui râle tout le temps, et puis Nico, le gentil, l'innocent, l'imbécile heureux. Ils se bagarrent un peu, comme un vieux couple.
N'oublions pas la sublime Clitorine, la raison même de leur succès, splendide blonde à forte poitrine qui les accompagne sur toutes leurs scènes, regardant les concerts, impassible, avec son grand sourire de poupée gonflable.
A l'occasion de la sortie de leur premier album, je les ai retrouvé autour d'un verre de rouge, et on a papoté un peu.

Blase et les Puritaines en concert
Photo : Daniel Langlois
"J’ai créé Blase et les Puritaines fin 2012 - début 2013" m'explique Blase, le chanteur. "Au début il y avait deux musiciennes avec moi. Mais l'une des filles est rapidement partie et Nico est arrivé pour reprendre la partie percu."
Il me résume leur parcours :
"On a beaucoup joué en 2013, on a enchaîné les concerts dans plein de bars de Strasbourg. On a aussi fait la première partie d’Oldelaf à la Laiterie."
"En 2014, on a fait une pause de quelques mois. L’autre musicienne qui était avec nous a souhaité partir, pour se consacrer à son propre projet, on s’est alors demandé si on allait continuer à deux ou non …"
"On a finalement repris en 2015 et on a commencé à changer de formule. A ce moment-là, on se cherchait encore, on évoluait. C'est pourquoi on a attendu 2016 pour sortir notre premier album."

Nico me parle un peu plus de leur album live enregistré au Shadok : "On voulait vraiment faire un live, et y intégrer une partie sketch, qu’il y ait un réel échange avec le public. Sans vouloir tomber dans le cliché du live qui est plus chaleureux etc, il faut quand même dire que c’est ce qui rend le truc unique."
"On s’est vraiment amusé, on a passé un très bon moment ! Il y a même quelques fausses notes …" Ce à quoi Blase ajoute : "Oui, on les a laissé pour faire plus authentique."
Nico continue : "Au final, si on a pu sortir cet album enregistré au Shadok, c'est grâce à pas mal de coïncidences ... Le courant est bien passé avec le patron, il nous a fournit un régisseur, etc."
"Après le concert, on a récupéré les pistes puis c’est nous qui avons tout fait nous-mêmes. On y tenait vraiment, et Blase s'est donné beaucoup de mal."

Conception graphique : Océane Debote

Ce premier album est une forme de consécration pour ce groupe qui commence à rencontrer un certain succès.
"Il y a de de plus en plus de gens qui nous apprécient et qui parlent de nous." 
"On a enchaîné pas mal de dates ces derniers temps et ça a permis de créer un petit noyau de fans, ce qui est hyper appréciable. On voit qu’ils aiment vraiment notre musique. Ça nous surprend toujours à vrai dire. Il y en a qui viennent exprès de Mulhouse pour voir nos concerts, …"
"On doute constamment de ce qu’on fait et on est toujours étonné quand les gens réagissent positivement lors de nos concerts." Blase précise avec son humour grinçant : "On est déjà étonné quand ils restent en fait."
Nico ajoute : "Ce sont aussi les premières parties qui ont permis de séduire un public assez nombreux. On a déjà parlé d'Oldelaf mais on a aussi fait les premières parties des Fatals Picards, de Giedré en février 2016, ou encore de Jules & Le Vilan Orchestra en avril, à Django Reinhardt. Jules est un mec très sympa et qui est assez incroyable en live. Il n’est pas trop connu du grand public pourtant il joue beaucoup."

"On a aussi participé à l’Alsace a un incroyable talent. On a gagné le prix du jury, c'était une belle expérience. Et ça nous a permis de nous faire pas mal de contacts.
"On a notamment rencontré quelqu’un qui nous a mis en contact avec le Sentier des Halles, une salle assez emblématique, à Paris. Les responsables de la salle ont décidé de nous produire pour une soirée. C'était un moment très sympathique, et on a eu de beaux retours sur ce concert."

Blase
Photo : Maxime Steckle

Blase et les Puritaines sont aussi connus pour leurs vidéos pendant lesquelles ils se filment chez eux, en train de jouer leurs morceaux.
Je leur demande comment cette idée leur est venue : "On trouve que c’est sympa de jouer en live. Et puis les gens s’intéressent plus aux vidéos, et ils les partagent plus facilement plutôt que quand il y a uniquement du son. Ça nous donne une visibilité sur le net, c'est une sorte de carte de visite."
"Pour la dernière, on l’a voulu plus travaillée, plus dynamique. Tout en gardant l’idée du plan fixe. On a fait la musique à part aussi. Elle a été bien plus longue à réaliser que les précédentes."
Blase précise : "Au début on s’était dit qu’on allait sortir une vidéo tous les 23 jours, pour rester dynamiques. Mais finalement on se mettait bien trop de pression, on a préféré arrêter et faire des choses qui nous plaisent, en y consacrant le temps nécessaire, plutôt que de travailler avec l’urgence d’une échéance à tenir."

Blase et les Puritaines interviennent aussi régulièrement sur la radio strasbourgeoise RBS : "On avait envoyé notre première vidéo, celle sur les spoils, et elle leur avait beaucoup plu. Ils nous ont alors proposé une chronique matinale. Pendant un an, on a proposé une nouvelle chanson par semaine."
"Cette année, on a un peu changé la formule. Je fais des chroniques tout seul même si Nico peut me rejoindre aussi."

Nico
Photo : Maxime Steckle
Je leur demande alors de me préciser le "rôle" que chacun tient dans le groupe :
"Blase amène les idées musicales, il écrit les textes, et on fait les arrangements à deux. Quand il vient avec un texte, il a toujours une ébauche de musique, car les deux sont difficilement dissociables."
Blase commente : "Pour beaucoup de chansons, j'arrive à les écrire très facilement, d'une traite, en 15 minutes."
"C’est pendant les moments où tu n’as rien de précis à faire, tout à coup t’as une idée, une tournure, une vanne ou un angle qui te vient à l'esprit, et à partir de là c’est très facile d’écrire."
"Mais, pour d'autres, elles mettent des mois voire des années à éclore, à coup de retouches successives, au fil du temps."

Il faut dire que Blase a toujours été un grand fan des chansons françaises : "Quand j’étais jeune, j’écoutais de la musique de vieux. J’étais surtout focalisé sur les paroles, il fallait que je comprenne ce qu’on me raconte. Parmi mes influences, je pourrais évidemment te citer Renaud, j’étais mono-maniac, je n’écoutais que ça. Il y a aussi Brel et Brassens bien sûr et puis Font et Val où il y a pas mal de pépites. Sans oublier Miossec."
C'est d'ailleurs Blase qui a fait découvrir beaucoup de musiques dans ce domaine à Nico qui confie : "J’ai toujours écouté beaucoup de métal, de rock progressif, c’est assez étonnant au final que je fasse de la chanson française mais ça me plaît beaucoup."

La pochette du premier album de Blase et les Puritaines
Photo : David Jost
Conception graphique : Océane Debote

Blase et Nico m'expliquent d'ailleurs l'évolution de leurs chansons qui sont devenues de plus en plus humoristiques au fil du temps :
"Au départ, notre musique était très influencée par Miossec. Et puis, quand on a joué notre chanson sur les ronds-points à La Laiterie qu’on s’est aperçu que ça marchait super bien de faire des textes qui font rire. Les gens sont venus nous en reparler après, ça les avait vraiment marqué, très positivement."
"On s’est dit que ça pouvait être une bonne idée d’avoir une approche différente, plus proche de la comédie que de la chanson française comme on le faisait jusque là. On a donc décidé de faire des chansons plus marrantes."
"Et ce qui est amusant c’est qu'à force les gens rient même lors des chansons qui ne sont pas drôles !"
"Ça fonctionne vraiment bien, et ça a été une vraie découverte pour nous. Du coup on s’est beaucoup plus intéressé à l’humour, à l’impro. C’est d’ailleurs dans cette optique-là qu’on avait participé à L’Alsace a un incroyable talent."
"Aujourd'hui, c'est ce qui ressort le plus de nos concerts. Les gens viennent nous voir et nous disent  : on s’est marré toute la soirée."

Leurs projets pour la suite ?
"On essaye de développer une formule spectacle. Quelque chose de plus réfléchi, de plus narratif ... Et puis bien sûr on va continuer à faire des vidéos !"

Retrouvez Blase et les Puritaines sur leur page Facebook !

Et suivez-les sur leur chaîne Youtube !


vendredi 21 octobre 2016

J'ai interviewé Freaky BabyDoll !

Freaky BabyDoll, comment la décrire ? Un être étrange et extraordinaire, un personnage effrayant, fascinant, errant dans l'imaginaire, des cauchemars glaçants.

Une grande artiste avant tout, une performeuse magique dont l'univers est si riche, incroyable. Elle repousse sans cesse les limites, jouant avec le feu ou les cordes du shibari.
Une passionnée de la scène qui nous permet d'en apprendre un peu plus sur son art, et son parcours.




Freaky BabyDoll
Photo par Yannick Bossez

Comment as-tu découvert le burlesque ?

J'ai découvert le burlesque en 2011 et je me suis initiée à l'effeuillage par le biais de Luna Moka, elle commençait tout juste à organiser ses cours sur Strasbourg.
Certaines choses me plaisaient et m'attiraient dans l'esthétique des années 20, 30 … Le côté noir, "blessé" et endolori des années d'après guerre, mais associé aussi à une grande force libératrice.
En revanche, toute cette vague Pin Up post 50's ne m'a jamais influencé plus que ça …

Depuis quand participes-tu à des shows burlesques ?

Pour être honnête, je n'ai pas été une élève très assidue aux cours d'effeuillage et j'ai très vite sauté le pas de la scène pour participer à une scène ouverte sur Paris à L'Ecole des filles de joies (Juliette Dragon). L'envie de remonter sur scène ne m'a jamais quitté depuis ce jour.
Parallèlement à cela, j'ai fait six ans de gymnastique plus jeune, et je pratique actuellement la danse orientale, que j'ai commencé il y a cinq ans.


Qui est "Freaky BabyDoll" et comment ce personnage est-il né ?
Considères-tu Freaky BabyDoll comme un personnage, une extension de toi ? Ou bien est-ce toi tout simplement ?
Tu as la possibilité d'incarner plein de personnages différents, n'y a-t-il qu'une Freaky BabyDoll ?

Freaky BabyDoll est née la veille de ma première scène … Eh oui ! Il fallait bien trouver un nom ;)
Freaky BabyDoll fait entièrement partie de moi, je ne pense pas être quelqu'un de complètement différent sur scène.
C'est un exutoire, une manière de fuir aussi …Freaky BabyDoll me donne la possibilité de faire tout ce que je veux … avec des limites plus lointaines !
En bref …Freaky Babydoll est un très bon alibi ! 
Et pour ce qui est de savoir s'il y a une Freaky BabyDoll ou plusieurs, je dirais que  ... Oui et non ... Il y a une Freaky BabyDoll … Mais finalement, même en temps qu'individus, ne sommes-nous réellement "qu'une" seule chose à la fois ? Je ne pense pas ...
C'est ce qui fait la richesse des uns et des autres, d'être plein de surprises, non ?
Idem pour la scène, je suis mes envies, mes inspirations … Je ne m'impose rien d'un point de vue créatif, c'est certainement ce qui donne une diversité à mes personnages.

Freaky BabyDoll
Play piercing par Raphaël Mouillé
Photo par Alain Marti


As-tu des sources d'inspiration ? Des films, des tableaux, ou les freak shows de l'époque ?

J'ai toujours aimé le beau dans l'étrange ; la mélancolie, le grotesque, le dérangeant …
J'aime les choses fortes en émotions.
Mais pour les grandes lignes je dirais qu'au début, j'ai été pas mal influencée par le cinéma de genre ; je traînais beaucoup dans les festivals et me nourrissais beaucoup de cette culture-là.
Argento, Polanski ou le plus récent Rob Zombie sont pour moi de grandes sources d'inspiration.
Deuxièmement je dirais, mon intérêt pour les Side Show d'époque et autres curiosités … On rejoins d'ailleurs Rob Zombie pour le coup !
Monstres de Foire, unijambistes, siamoises, femmes à barbes et autres bizarreries …
Grand nombre d'artistes nous influencent, je pense notamment au photographe Joël Peter Witkin que j'ai découvert assez jeune ; ça m'a bouleversé. Je pense qu'indirectement, il a du y semer une graine !

Freaky BabyDoll
Photo : Alain Marti

Quelles sont tes différentes performances ?

Actuellement, je tourne avec environ quatre actes différents.
Bien que ma manière de travailler a quelque peu changé … J'ai eu la chance de performer sur quelques scènes électro, je propose des sessions plus longues, des improvisations autour de mes personnages, et j'adore ça !
Certains ont d'ailleurs été créés uniquement pour évoluer de cette manière-là.
Mais même pour les performances libres, ça ne représente pas moins de travail ; j'ai besoin de temps pour créer, de me mettre dans une bulle, d'être dans le son, prendre des notes, faire des croquis, des essais make-up…
Et une fois tout ça à peu prêt en place, je peux m'atteler au travail corporel ! Danse, gestuelle, expressions, etc …


Quelles sont les scènes sur lesquelles tu as adoré te produire ?
J'ai adoré performer au festival Château Perché en Auvergne, festival électro et culturel assez récent dont l'idée est de venir installer les floors autour d'un château. C'est magique ! Un cadre juste sublime avec un public curieux et très respectueux !
J'aime performer dans des lieux où on ne m'attend pas forcément … Le cabaret c'est chouette, mais l'effet de surprise et le regard des gens est complètement différent sur les scènes plus alternatives.
D'ailleurs, le terme "burlesque" n'est plus un style dans lequel je me reconnais, je ne pense plus vraiment y avoir ma place …

Comment réagit le public lors de tes shows ? Viennent-ils souvent te parler après ?

Les gens sont en général assez silencieux et captivés quand je suis sur scène ; ils sont plutôt élogieux après mes perfs … Du moins s'ils arrivent à me reconnaître en after !
Il y a très certainement des gens à qui ça ne plait pas, mais c'est plutôt rare qu'ils se manifestent après le show.


Que ressens-tu quand tu es sur scène, qu'est-ce qui te plaît dans le fait de te produire ? Pourrais-tu vivre sans cette adrénaline, ce besoin de créer ?

Je ne pourrais pas me passer de scène, du moins par pour le moment …
C'est très difficile d'en sortir une fois qu'on y a goûté, ça ne rend pas toujours heureux, on en veut toujours plus, on repousse les limites, mais c'est indispensable pour l'instant.
Un bon shoot d'adrénaline!
Oublier tout le reste, être dans l'instant présent … Ce qui, au quotidien, est très difficile pour moi…
Tout ça rejoint un peu le play-piercing, le shibari, etc … Ce sont les mêmes recherches.
Des moments précieux où je suis dans le moment présent, dans une bulle hermétique où je suis maître de mon corps, où je choisis ce que mon corps va endurer, rien n'est imposé.
Je décide.

Ces expériences m'enrichissent beaucoup, j'aime ces moments partagés et la relation à l'autre dans ces instants là.
L'étape rêvée serait de joindre la scène à tout ça …

Pourquoi avoir choisi de t'orienter vers ce côté freak, dérangeant, souvent effrayant, est-ce que c'est quelque chose qui t'a toujours plu ?

Je dirais plus que cette voie m'a choisit ! Je me mentirais si je faisais autre chose … Je suis comme ça depuis mon enfance, captivée par le bizarre, l'étrange, etc…
Et non, je n'aime pas trop les licornes, la guimauve, et les princesses…!

Freaky BabyDoll
Shibari par Rita Line et photo : Michel D'Aguanno
Peux-tu me parler de ton rapport à la nudité, en tant que performeuse burlesque et que modèle ? A-t-il été difficile pour toi de te dévêtir devant un public, ou un photographe, ou cela était-il naturel ?

J'étais assez pudique et complexée à mes débuts … La scène m'a désinhibée ! 
Je suis plutôt timide dans la vie de tous les jours, mais concernant mon corps, avec le temps, je crois que j'ai vraiment réussi à le"désexualiser".
Ça facilite les choses pour les shootings, la vidéo et toutes les occasions où je suis dénudée mais hors contexte scène.
Une fois qu'on réussi à lâcher prise sur ce sujet, on est capable de beaucoup de choses sans problèmes.
Mon but n'est pas de choquer avec la nudité … mais je suis outrée que ma nudité choque …
Très récemment, j'ai eu un retour après une de mes performances qui m'a beaucoup touché… On m'a dit qu'on oubliait complètement que j'étais nue, que ça passait en second plan.

Comment penses-tu évoluer, quels rêves aimerais-tu accomplir ?

Dans les années à venir, je fantasme de trouver un binôme pour pouvoir mêler cordes, aiguilles, et tout le reste à mon univers.
Et puis de créer à deux … Je pense que ça peut être une très belle expérience de partage. 
J'ai envie de vivre ça et de vous faire partager ça au delà des photos !
Je compte aussi continuer à travailler avec la talentueuse Maryse Freund, qui est ma costumière depuis mes débuts ! 
Une prochaine date à annoncer ?

Oui, je serai à l'open night Le bal de feu à Motoco, à Mulhouse, le 19 novembre.

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Freaky BabyDoll
Photo : Yannick Bossez


jeudi 6 octobre 2016

J'ai rencontré Julie Gless !

C'est à la Krutenau, dans la petite rue Sainte-Madelaine, appréciée pour ses jolies boutiques, que j'ai rencontré Julie Gless. Elle m'attendait dans son nouveau studio qui a ouvert ses portes début septembre.
Julie Gless est non seulement coiffeuse et maquilleuse mais aussi conseillère en image. 

Je ne cesse de voir son nom passer sur les réseaux sociaux, entre ses participations à des shootings, ses ateliers make-up, ses maquillages de soirée ou pour des magazines, ... 

Cette sémillante artiste, passionnée de rétro et de rock'n'roll, a le vent en poupe ! Rencontre avec une personne formidable, de très grand talent !





Quand on pousse la porte de ce charmant studio, une musique rétro nous accueille, mélodie des années folles, qui se marie parfaitement au costume porté par un mannequin tourné vers la vitrine. "C'est une antiquité, un costume qui date des années 30. Je l'ai trouvé au fond d'une remise, ça m'avait brisé le cœur de le voir comme ça !"
Cette tenue de spectacle trouve parfaitement sa place dans ce cocon de glamour, intime, délicat et lumineux, dédié à la beauté de la femme. Grand miroir éclairé, canapé confortable, et du maquillage, partout, partout, fond de teint, rouge à lèvre, fards à paupière, pinceaux, ... J'en connais plus d'une qui serait devenue folle en voyant tous ces produits !
Julie Gless explique : "Je n'accepte que les femmes ici. J'aime l'idée d'avoir un lieu exclusivement dédié à la gente féminine. Un peu plus loin dans la rue, il y a un barbier, alors on peut dire que chacun a son espace qui lui est dédié ! Et on se sent tout de suite plus à l'aise, quand on vient seule ou entre copine, sans hommes, l'ambiance est tout de suite plus naturelle et détendue, on est entre nous, on peut se lâcher !"

Parmi les nombreuses prestations proposées par Julie, on retrouve tout ce qui est coiffure, maquillage de jour ou de soirée, sans oublier les grandes occasions, comme les enterrements de vie de jeune fille ou les mariages.
Ce qui fait sa force c'est également son forfait "transformation".
"Je préfère utiliser le terme de transfo, plutôt que relooking, car je suis contre tous ces clichés qu'on trouve à la télévision, cet aspect brutal du changement qui caractérise leurs émissions ... Je suis pour ma part beaucoup plus dans la discussion."
Elle précise : "Les femmes qui viennent me voir cherchent à répondre à un besoin. Derrière la volonté de changer de look, il y a souvent autre chose ..."
"Par exemple, si une personne refuse de se débarrasser de sa très grosse frange qui remplit tout son front, ça peut tout à fait être lié au fait qu'elle a l'impression de pouvoir se cacher derrière. Dans le cadre d'une transformation, il est essentiel de pouvoir le comprendre.
"Il y a un côté psy qui est très poussé. On a tendance à beaucoup se confier dans ces moments-là, on révèle des choses vraiment très intimes."
"C'est d'ailleurs pour cela que j'ai souhaité avoir un studio privé, où je ne reçois qu'une seule cliente à la fois."
"Pour comprendre la personne, il faut l'analyser, étudier sa façon de s'exprimer, de se comporter aussi. Cela permet de mieux identifier ses besoins. Mais aussi de savoir comment on va agir avec elle. Si une personne est vraiment dans la retenue, ou si au contraire elle est dans la maîtrise, pleine d'assurance, on ne réagira pas de la même manière."
"Tout cela je l'ai bien sûr appris grâce à mes formations professionnelles, mais aussi à travers la pratique de mon métier, on apprend à connaître les femmes."
"Je m'appuie donc beaucoup sur la discussion pour la transfo, mais aussi sur la forme du visage."
Nouvelle coupe, nouvelle couleur, nouvelle façon de se maquiller, ... Julie propose plusieurs solutions pour aider les femmes à se sentir à nouveau bien dans leur peau. Les photos "avant-après" qu'elle publie de temps en temps sur sa page facebook sont le meilleur reflet de son grand talent.
"Quand on arrive à redonner le sourire à quelqu'un qui ne se sent pas bien, c'est qu'on a réussi !"

Julie Gless a vraiment tout étudié, en commençant par la coiffure, puis l'esthétisme, avant de se focaliser sur le maquillage : "J'ai vraiment voulu étudier l'ensemble du visagisme. J'ai souhaité avoir un enseignement complet. La seule chose que je laisse de côté c'est le relooking vestimentaire, je considère que c'est un métier à part ... Et puis on ne peut pas tout faire !" Plaisante-t-elle, elle qui a déjà bien plus d'une corde à son arc.



Dans son studio, elle propose d'ailleurs des cours privés ou des ateliers qui ont lieu toutes les semaines ou tous les quinze jours. Ces ateliers, ouverts à tous, abordent à chaque fois des thèmes différents.
Le premier de cette année, qui aura lieu le 13 octobre, sera sur le thème "working girl", pour un maquillage chic et classe, aux couleurs d'automne.
D'autres suivront sur des thèmes comme le smoky de soirée, qui est très demandé, le nude contouring, le maquillage express pour la femme pressée qui doit se dépêcher de déposer les enfants à l'école avant de partir au boulot, et bien sûr le rétro !
Ces ateliers ont lieu le soir et accueillent 5 à 6 femmes, ils durent 1h30 à 2h. "J'en prends à chaque fois une comme modèle, les autres répètent mes gestes, apprenant ainsi les différentes étapes du maquillage. Tout est bien détaillé, je consacre beaucoup de temps à chaque femme, c'est aussi pour cela que les places sont limitées."
Ces ateliers ont lieu le soir : "Il y a vraiment une très bonne ambiance, c'est au moment de l'apéro, et après le cours, quand les femmes sortent dîner, elles sont toutes bien maquillées ! C'est plaisant !"
Julie Gless organise également des ateliers coiffures sur des thèmes comme "coiffure bohème" ou "coiffure rétro".

Elle va également lancer une nouvelle formule, un soin du visage express : "Cela pourra par exemple permettre aux femmes de venir entre midi et deux se faire un petit gommage et un maquillage, avant de retourner au travail toute pimpante, ça ne prendra que 30 à 40 minutes."
"C'est aussi l'occasion de baisser les prix. Pour parler franchement, je ne connais aucune copine qui va dans un institut pour se faire un soin du visage ... Les femmes ne sont plus dans cette démarche-là, elles recherchent autre chose. "

Pour ce qui est de sa clientèle, Julie Gless m'explique : "J'ai la chance d'avoir un panel très large. Il y a beaucoup de personnes très rock qui viennent me voir, j'attire une clientèle qui me ressemble, qui s'identifie à moi. Mais pas uniquement. Et pour ce qui est de l'âge, la plus jeune de mes clientes à 16 ans, et la plus âgée en a 85 !"




Julie est effectivement très intégrée dans le milieu rétro de Strasbourg. C'est un aspect important de sa personnalité, tout comme de sa carrière professionnelle. 
Elle explique : "J'ai toujours beaucoup aimé la musique rétro. Et il y a 6 ans, en rencontrant Luna Moka, que je maquillais pour ses spectacles, tout comme les autres Pin-Up d'Alsace, j'ai vraiment pris part à l'univers burlesque."
Elle ajoute : "Quand tu es à ton compte, tu peux te lâcher, t'affirmer dans ton style et ta personnalité ! Et ça, ça fait vraiment du bien ! C'est tout à fait différent de l'époque où j'étais freelance pour de grandes marques de make-up, je ne devais pas avoir de tatouage visible, je devais porter un uniforme, ..."

Cette passionnée de rock'n'roll participe d'ailleurs régulièrement à des festivals. On pourra par exemple la retrouver à la soirée Electro Swing qui aura lieu en novembre au Molodoi ou lors du prochain Boogie Spirit Festival qui se tiendra en janvier. C'est d'ailleurs une des nombreuses raisons qui l'a poussé à opter pour un studio privé : "Si je ne suis pas ici, c'est que je suis en prestation à l'extérieur." "C'est vraiment agréable de pouvoir bouger, faire plein de choses !"
Julie multiplie donc les activités, toujours en lien avec le vintage : "De temps en temps j'interviens dans la boutique de Lady Mistigris, que je connais depuis longtemps, c'est très ludique, il y a une ambiance vraiment géniale ! En plus ça a un côté shopping nocturne parce que les filles peuvent essayer des tenues ou des accessoires qui iront avec leur coiffure et leur maquillage."
"Je fais aussi pas mal de maquillages pour des spectacles, je travaille aussi pour des magazines ou pour la TV."
Habituée à travailler pour des shootings photos, elle ajoute : "Je propose aussi des shootings, qu'on peut très bien faire dans mon studio ou ailleurs : je m'occupe de la mise en beauté et c'est Ziph King (un photographe de grand talent !) qui s'occupe de la photo."




Forte de tous ses projets, Julie Gless ne se départit pas de son grand sourire qui lui va si bien.
"C'est vrai que ça prend une tournure qui me plaît beaucoup. Je m'éclate dans mon taff, je suis consciente que c'est une chance, et j'en profite à fond ! D'ailleurs je pense que cela se ressent, et que c'est pour cela aussi que les clientes m'apprécient."


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